Conformément à l’article 2 de la loi n° 59/AN/14/7e L du 20 juillet 2014 portant fonctionnement et organisation de la Commission aucun organe n’est autorisé à intervenir ou interférer dans les missions de la Commission, qu’il s’agisse aussi bien du pouvoir exécutif que législatif. Les Commissaires bénéficient d’une immunité dans le cadre de leur exercice, en ce sens ils ne peuvent être poursuivis pour les actions qu’ils entreprennent dans le cadre de leurs missions liées à la Commission. Cette dernière bénéficie d’une autonomie financière, elle reçoit des transferts budgétaires.
Comme l’indique l’article 15 de la loi n° 59/AN/14/7e L du 20 juillet 2014 dans un souci de représentativité, la CNDH est composée comme suit :
Un représentant des Organisations Non Gouvernementales (ONG) ;
Un représentant du Barreau ;
Un représentant du corps professoral universitaire ou de recherche ;
Un représentant de la communauté religieuse ;
Trois hauts cadres de l’Administration Publique choisis pour leur connaissance et leur compétence en matière des Droits de l’Homme.
La Commission est composée de 7 personnalités, dont au moins trois de chaque genre. Les Commissaires sont nommés par décret pris en Conseil des ministres, sur proposition du ministre de la Justice chargé des Droits de l’Homme, pour une période de 5 années renouvelable une fois. Un(e) des commissaires est élu(e) président(e) de la CNDH parmi ses pairs. Exceptionnellement, à la fin du premier mandat, trois commissaires seront remplacés par tirage au sort, les quatre autres seront reconduits.
Outre les membres susmentionnés, la Commission dispose d’un personnel administratif qui vient sous la tutelle du Secrétaire général. La Commission dispose deux directions :
La direction des programmes ;
La direction du personnel et du budget.
Chaque directeur a deux chefs de service sous sa tutelle.
La Commission Nationale des Droits de l’Homme étudie toutes les violations graves des droits de l’Homme, que cela soit sur sa propre initiative ou bien sur la base de plaintes reçues des concernés.
La Commission traite toutes les plaintes des citoyens reçus au niveau national. Elle fait le suivi de ces doléances en informant et orientant les plaignants. La CNDH prend également toutes les mesures nécessaires pour aider les plaignants dans la limite de ses compétences.
Dans le cas, où il s’avère que la plainte relève de la compétence du médiateur ou d’une autre institution, la Commission lui transmet et informe le concerné.
La Commission œuvre à promouvoir la culture des droits de l’Homme et à ancrer les valeurs de la citoyenneté dans les domaines de l’éducation, la formation et des médias.
Le plaignant ou la personne qui observe une violation de droit de l’Homme peut saisir la Commission soit directement en venant au siège, soit par le site internet ou par l’application dédiée. La procédure est gratuite, la personne peut communiquer dans toutes les langues officielles ou locales, ainsi qu’en amharique et en Oromo. La personne qui a déposé la plainte peut suivre sa plainte et son avancement. La Commission met un point d’honneur à garder l’anonymat de la personne.
La Commission Nationale des Droits de l’Homme examine et étudie l'harmonisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur avec les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme et au droit international humanitaire que Djibouti a ratifiées ou auxquelles elle a adhéré, ainsi qu’à la lumière des observations finales et des recommandations émises par les instances onusiennes concernant les rapports qui leur sont présentés par le Gouvernement.
La Commission contribue à l'élaboration des rapports que le gouvernement présente aux instances issues des Conventions internationales et aux autres institutions internationales et régionales compétentes, en exécution des engagements internationaux de Djibouti.
La Commission veille également à encourager et inciter tous les départements gouvernementaux concernés au suivi de la mise en œuvre des observations et
recommandations finales des organes de traités.
Ce qu’on appelle en d’autres termes le soft law est l’ensemble des règles en dehors des Conventions prises par les instances internationales et qui permettent de renforcer les droits de l’Homme dans le pays. On peut ainsi évoquer les principes directeurs, les guide-lines, etc qui sont autant de vecteurs de bonnes pratiques et auxquels le pays n’a pas participé, mais que la CNDH tente de mettre en œuvre. L’exemple le plus probant en ce sens étant la mise en œuvre du projet « Business and Human Right » qui est composé de 31 principes. Comme le souligne GERRY-VERNIERES, le droit souple « se fait alors pédagogue et se présente comme un passeur du droit dur. Parce qu’il est didactique, explicatif, facile d’accès et traduit dans un langage simple des règles complexes, il propose aux citoyens une vision adaptée des règles juridiques ».
La CNDH publie des rapports spéciaux et thématiques sur tout ce qui est de nature à contribuer à une meilleure protection et à une meilleure défense des droits de l'Homme.
Elle élabore un rapport annuel sur l'état des droits de l'Homme ainsi que sur le bilan et les perspectives d'action de la Commission.
La CNDH élabore aussi des rapports envers les instances internationales notamment dans le cadre de l’examen périodique universel, mais aussi les rapports aux organes de traité pour les Conventions signées et ratifiées.
La Commission Nationale des Droits de l’Homme est une institution autonome disposition de la personnalité morale et de l’indépendance financière dont ses missions sont la promotion et de la protection des droits de l’Homme. La Commission a été créée par le décret n° 2008-0103/PR/MJAP du 23 avril 2008. Ce décret a été modifié par la loi n° 59/AN/14/7e L du 20 juillet 2014. Le décret d’application n°2015-210/PR/MJDH portant application de la loi a été pris en Conseil des ministres le 11 juillet 2015. Depuis 2020, la Commission bénéfice d’antennes dans les 5 régions de l’intérieur. Ces antennes sont logées dans les Conseils Régionaux. Depuis 2023, la Commission a ouvert une première antenne dans la Commune de Balbala. À terme le souhait de la Commission est d’avoir des antennes dans l’ensemble des Communes.
La première mission de la Commission est de mener des actions en faveur de la protection des droits de l’Homme. Cette mission s’effectue à travers :
La deuxième mission est celle liée à la promotion des Droits de l’Homme, elle s’observe à travers :